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Poésie

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Un peu de terre (1975)

Où volais-tu le jour des 
Fontaines 
Dans ce pays de saison 
Les images montaient dans l'eau 
Des récits 
Et les fleurs, qui sont des maximes, 
Se cousaient aux oiseaux 
Quel compte avais-tu avec les 
Etoiles 

Je ne parle pas d'un miracle 
Les arbres et les saisons t'appartiennent 



Les lunes, le cheval, l'eau. 
Une épée pure comme des larmes. 
Un linge de nuit pour les 
Paupières. 

Qu'ai-je besoin du regard. 
Tu descends les collines d'Arabie 
Avec un oiseau mort au poing 

Et tu parles d'une peine dans un 
Pays de Galets 
Au loin, là-bas, derrière les 
Grands cyprès. 



Comme le sel dans l'eau 
Je deviens jour, pierre, silence 
Entre tes mains 
Plus petit qu'un cristal 
Et pourtant démesuré 
Je pleux, je neige, je réchauffe, 
Je te ressemble 



Je ne dis pas ce que je dis 
Je ne parle pas avec des mots 
Je n'invente pas ta présence 
Je ne suis pas où je suis 
Je te regarde 
Je t'écoute dans le silence 
Dans le bois, dans le sanbge 
Je me définis. 



Les femmes liquides hanchent la 
Place 
Elles emportent les yeux des 
Mains 
Vers des jarres de solitude 
Où les cris sont des cailloux. 
Je jette un visage, un arbre 
L'eau déborde des mains 
Il ne reste que le ciel et 
Le linge d'un visage â€‹

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Les vendanges humaines (1984)

 

Les mouches tournent dans 
la cuisine 
elles sont bleues, sources. 
Je leur donne un coin 
de table. 
De la lumière aux mouches, 
il y a la relation nécessaire 
entre l'homme et le pain. 
Elles mangent un peu 
de lumière. 
Nous rions. 
La table est à tout le monde. 

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Le pressoir du temps (1997)
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Le boulanger et le coq cuisent 
la farine de la journée. 
L'un crie, 
le boulanger blanchit les épaules. 
Mes vaches, me cochons intérieurs 
dégagent leur odeur d'éternité. 
Je les écoute. 
Ma vache a raison. Le coq voit 
juste. 
L'homme ne possède pas de pieds 
et de jambes 
sinon d'insectes. 
Il se forme dans une main tendue 

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A Ouessant

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N'économise pas 
ton temps 
Laboure 
Peine 
Retourne 
Le temps ne se gagne 
qu'en se dépensant 
grain après grain 
ou à la volée. 

Ne mesure pas 
Dilapide 
Démesure 
Emprunte au vent 
à la pluie 
à l'orage 
Rends en tempête 
et furies ( folies) 
Prodigue 
Quelle autre richesse 
que de battre monnaie 
et temps. 

Tourne le dos à ce 
temps 
et même au temps 
Avance à contre-courant, 
à contre-temps 
à contre nuit et jour 
Ta vie n'est pas devant 
toi 
Elle est en toi 
avant toi 
dans le soleil du commencement 
et la nuit de ton être. 

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Eléments (1997)
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Le mot à mot du silence n'est que le
goutte à goutte de l'infini. 

La nuit, quel doigt d'aveugle tire sur la
corde du silence jusqu'à la faire vibrer. 

Accordeur de silence. Métier de solitaire. 

L'homme n'est qu'un buisson de mots
qui n'a que le silence à apprendre pour
entendre les oiseaux ou les mots chanter. 

Rompre le pain ou le silence. Puis le distribuer à parts égales. 
Tout le mystère du repas quotidien. 

Un rien de silence. Quelle fontaine.

- Poésie -

Toute écriture

est poésie

ou n'est rien.

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