top of page

Critiques

 
 
 
 
 
 
A partir de 1995, Paul-Louis Moudenc a consacré dans Rivarol quatre de ses "Livres propos" à des œuvres de Franc Mallet :
​

« Le lecteur de bonne foi nous rendra cette justice : qu’elle traite de Verlaine ou de Giono, voire de Céline, comme ce fut le cas ces derniers temps, cette chronique s’est toujours efforcée de rester dans les limites du raisonnable. De s’en tenir à des auteurs assignant à la littérature un rôle possible et probable.

Pourtant, la tentation a toujours existé, chez certains, de lui faire dire l’indicible. Chez les poètes, bien sûr. Que l’on songe à Rimbaud «  le voyant » ou a Isidore Ducasse. Au génial Roussel, un peu vite rangé parmi les «  fous littéraires » que les surréalistes revendiquèrent comme un précurseur... sans parler des acrobates de l’Oulipo...

Tout cela qui relève avant tout du jeu n’est certes pas neuf. Les rhétoriqueurs du XVe étaient déjà coutumiers de tels défis. Mais l’actualité éditoriale la plus récente atteste que les écrivains atypiques existent toujours et que certains sont loin d’être négligeables....

Ainsi de La Multiplication de Franc Mallet, qui est, assurément, la tentative la plus ambitieuse et la plus insolite qui puisse se concevoir. Sept volumes, quelques trois mille quatre cents pages, fruits de seize année de préparation consciente, onze d’écriture et dix de remise au propre. Un travail d’alchimiste ou de bénédictin. Un pari insensé qui s’apparente au Grand Œuvre rêvé par Mallarmé plus encore qu’à La recherche proustienne.

Ambition de l’auteur : rapporter tout le cheminement d’une conscience, la sienne, depuis le premier moment mémorisé jusqu’aux alentours de la quarantième année. Suivre les manifestations des impressions, des sensations et des idées depuis leur naissance jusqu’à leur forme achevée, puis tirer de cette expérience une théorie qui épuise tout le savoir possible.

Cet enroulement en spirale de la pensée sur elle-même fait évidemment penser au processus créatif de Proust. Mais, comparé au déferlement de Franc Mallet, le style de ce dernier apparaît comme un modèle de concision...

Aussi est-il difficile, voire impossible, de juger si le résultat est à la hauteur de l’ambition proclamée. Le lecteur fera ou ne fera pas la fameuse moitié du chemin réclamée par Gide. Il cèdera au vertige où l’entraîne Franc Mallet ou demeurera dubitatif devant ce qu’il faut bien appeler un tour de force. »

Paul-Louis Moudenc, Rivarol (1995) 

                                                                                                                                                                                                                                                                        

  • De l'écriture comme liturgie (Liturgie du secret)                                                                             

"Je ne sais rien de Franc Mallet, hormis ce que laisse ce que laisse deviner une œuvre fervente et singulière. A coup sûr, le fruit d'une existence consacrée à la littérature conçue non comme un divertissement de dilettante, mais comme une nécessité vitale; c'est d'abord cela qui attache chez lui. Chacun de ses livres porte la marque d'une urgence que la densité de la prose à mi-chemin du roman, du souvenir, du témoignage, de la réflexion philosophique, de la poésie - ne parviendrait qu'imparfaitement à apaiser. Chacun semble, fût-ce par le biais de la fiction, obéir à l'impérieuse recherche d'une vérité, d'une harmonie intérieure. Sans doute le mot "quête" est-il bien galvaudé. C'est pourtant lui qui vient immédiatement sous la plume.                                  

C'est qu'il prend ici toute sa signification, tant il apparaît que tout l'être y est engagé, corps et âme..."

Paul-Louis Moudenc, Rivarol (1995)                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

  • En bref (Riens et La font obscure)

​​

  • Dissidences (De la démocratie)

 

 

  • Ecrire N : 62. An 2000

Dossier. Sept volumes de 500 pages.

L'histoire extraordinaire de Franc Mallet. Ecrivain, éditeur, imprimeur par Christian Bulting.

​

​

Dossier de 40 pages sur La Multiplication et l’œuvre de Franc Mallet.

​

​

  • La Ville-Jacqueline

« Une ville à la fois imaginaire et bien réelle, jamais nommée, son nom est en filigrane. Une femme, très réelle aussi, et non moins imaginaire. Son nom, à elle, tisse le texte jusqu’à l’obsédante litanie finale ; mais sans doute en recouvre-t-il un autre, caché dans l’état civil (à Nantes peut-être). La femme et la ville sont une même chose, un même corps, un même passé, un même temps indéfini : sans cesse, elles naissent l’une de l’autre, dans une superposition ou une transparence de chair et de pierre.

Sans le cinéma, l’écriture n’aurait pas été la même, avec ses surimpressions, ses fondus, son perpétuel travelling, ses gros plans : une main sur une haute corniche, un sein dans une corbeille corinthienne, une jambe-colonne. Car il y a aussi une transparence de la ville elle-même : à travers la cité moderne, c’est la ville romaine qui surgit et efface l’autre. C’est elle qui épouse le mieux Jacqueline, c’est elle que Jacqueline devient. Jacqueline est par prédilection un temple. Elle entraîne à un voyage dans le temps, mais qui n’est pas seulement un retour linéaire ; qui est allées et venues, simultanéité, soudain renversement : « Le déroulement chronologique de notre histoire n’a pas de sens. » Il faut entendre « sens » dans ses deux sens.

Histoire d’un amour, mais qui semble commencer avec la rupture, s’enfonce dans le futur, puis remonte jusqu’aux prétendants et aux amants de Jacqueline qui vivaient dans ces beaux hôtels du XVIIIe, alors tout neufs. La Jacqueline du présent n’est pas moins multiple : «  A côté d’une aventure lisible, j’ai de la peine à démêler l’écheveau de plusieurs histoires à demi vécues, possibles ou désirées. »

Le lecteur se laisse capturer par cet écheveau et par la longue phrase sinueuse, qui n’en finit pas plus que l’errance onirique dans le lacis des rues. Le livre n’est qu’une phrase unique. A laquelle, il est vrai, le point-virgule donne ses repos, mais qui demeure à jamais suspendue. Seul, sans doute, un « petit éditeur » pouvait s’intéresser à ce texte inclassable : très bref roman, nouvelle, récit, poème, rêverie ? Exploration du temps, fouilles inachevées pour une archéologie amoureuse. »

Yves Florenne, Le Monde, 1975.

​

​

  • « La presqu’île du cœur, un arbuste où grappiller au hasard. Mais justement que de bonheurs sous la langue et dans la mémoire. »

Thomas le Scribe, 2017

​

​

  • « La presqu’île ou la terre promise de Franc Mallet : Gloria in excelsis deo. »

Lucile Ferrières, Quadrature de l’invisible

​

​

  • "La presqu'île du cœur, 1200 pages de poésie".

Gerard Mallet, Ouest France du 05-12-2017.

​

​

  • « Il y a certainement chez Franc Mallet la stature d’un homme d’un autre monde, celui d’un monde perdu où n’existeraient ni démocratie ni tyrannie. Chaque homme porterait son monde en lui comme une auberge accueillante. Il continuerait à gouverner ses pays de l’enfance... Les phrases de Franc Mallet expriment les métaphores de la mer, aux frontières de l’eau, de la terre et du sable. Son écriture tend à la nudité cistercienne. »

Luc Vidal, Incognita ,2007

 

 

  • Film de Luc Vidal et Thibaud (à paraître)

bottom of page